Par/Mouhamad Ndiaye Université Strasbourg
Nous vous saluons, Monsieur le Président, et vous félicitons malgré notre profonde douleur de ne pas avoir pu être présents lors de cette belle victoire et de ne pas avoir eu la possibilité de la célébrer comme tous les citoyens sénégalais.
Nous vous demandons, Monsieur le Président, quand la lumière sera faite sur nos âmes, car nous ne parvenons pas toujours à comprendre pourquoi nos vies ont été prises par nos hommes de guerre, que nous pensions toujours être ceux qui devraient se tenir en première ligne lorsque l’ennemi nous attaque pour nous protéger. Nous nous demandons quand le citoyen sénégalais est devenu l’ennemi de son propre pays au point que nos soldats le prennent pour cible et l’abattirent.
À la jeunesse sénégalaise, nous exprimons notre reconnaissance pour cette belle victoire, et nous entendons la joie qui vous anime après avoir réalisé cet exploit. Cependant, sachez que nos maisons que nous avons laissées derrière nous ne connaissent pas cette joie. Dans le cœur de nos parents, amis, frères et sœurs, c’est la tristesse et l’angoisse qui règnent depuis qu’ils nous ont enterrés, dans l’espoir de trouver les coupables pour soulager leur douleur.
À la jeunesse, si vous pensez que ce sont nous les morts de ce combat qui doivent demander justice, sachez que cela ne se réalisera jamais, car nous sommes partis et ne reviendrons jamais sur cette terre.
Nous vous laissons le Sénégal dans l’espoir que cette nation soit digne de son nom.
